Qu'avons-nous à gagner à nous comparer ?

Depuis l’école, nous avons pris l’habitude d’être classés. Nous sommes en tête, en milieu de peloton ou à la fin. Nous sommes une quiche en maths comparé à notre meilleure amie. Puis les bulletins ont fait place à notre évaluation annuelle et les bons points ont cédé le pas aux augmentations de salaire voire aux bonus ou aux actions gratuites.


Se comparer ou être comparé.e semble donc faire partie de nos vies sans même que l’on en soit conscient, quasi quotidiennement.

Les réseaux sociaux ont offert un terrain de jeu encore plus vaste à cette comparaison.

Comme je l’ai déjà partagé dans ce blog, lorsque je me retrouve happée dans le vortex de LinkedIn ou d’Instagram, en plus de scroller comme un poulet sans tête, je me fais prendre dans la spirale infernale de la comparaison dévalorisante et culpabilisante. 

Pourquoi elle semble tellement succesfull alors que nous faisons le même métier ? Oh, leur vie semble tellement incroyable, comment arrivent-ils à tout gérer : sport, enfants, entrepreneuriat et maison décorée avec goût ?

C’est la raison pour laquelle j’ai quasi arrêté tous les réseaux sociaux dont je parle dans cet article.

Mais peut-être que vous ne voulez pas arrêter les réseaux sociaux et que de toute façon, votre manière de vous comparer en vous dévalorisant systématiquement est présente aussi hors ligne.

Comment faire ?

ARRETER D’IMAGINER QUE LE SUCCÈS OU LE TALENT TOMBENT DU CIEL

Se rappeler que vous ne voyez que la partie immergée de l’iceberg.

Vous ne voyez pas tous les efforts que la personne a fourni pour en arriver là. Vous n’avez quasi jamais accès à ses moments de découragements ni à ses échecs.

Vous ne savez pas si pour faire cette vidéo elle s’y est prise 10 ou 50 fois.

Vous n’imaginez pas que depuis des années, cet homme qui remporte le marathon,  s’entraîne tous les jours, plusieurs kilomètres, qu’il neige ou qu’il vente.

Pour se représenter cela, j’aime beaucoup l’image de Carol Dweck  qui a développé les concept de fixed mindset (je suis bon en gestion de projet, nul en managementc’est comme ça, je n’y peux rien) versus growth minset (je peux toujours me développer et apprendre de mes erreurs).

Carol Dweck nous parle du canard que l’on voit glisser sur l’eau avec facilité alors qu’en dessous il bat des palmes à fond les ballons.

Elle rappelle que beaucoup aiment faire comme le canard : que tout leur semble facile alors qu’en dehors de la vue de tous, ils rament et bossent énormément.

Nous sommes dopées aux belles histoires, aux succès flamboyants mais nous n’avons pas la vision globale, nous ne connaissons pas l’envers du décor.

Donc essayons de nous comparer déjà à des personnes à qui nous pouvons nous comparer. C’est contreproductif de se comparer à quelqu’un qui a créé sa boîte il y a 10 ans si vous n’avez pas encore finalisé votre business plan.

S’INSPIRER PLUTOT QUE SE COMPARER

Nous pouvons en revanche avoir en tête des role modeles.

Le principe des role models, des personnes effectivement plus avancées que nous, est d’identifier des personnes qui nous inspirent, dont la réussite nous donne envie de manière constructive.

Et rappelez-vous, dans cette perspective qu’il est plus intéressant de savoir comment les personnes sont arrivées où elles sont aujourd’hui que leurs réussites en soi.

Comment ont-ils remporté ce trophée, comment ont il atteint ce poste, comment ont-ils atteint ce niveau de sérénité, comment ont-ils développé un mode de vie zéro déchet ?

A nous intéresser uniquement aux résultats, nous perdons le plus grand enseignement : le chemin pour l’atteindre. Ok, vous l’avez lu ou entendu 100 fois et n’y croyez peut-être pas.

Et je vous comprends parfaitement, moi aussi, je peux rêver de me réveiller un matin et que d’un coup, hop j’ai une communauté hyper engagée de milliers de personnes autour de BECOME, que mon livre soit publié, que mon podcast soit un succès, que je sache jouer du piano comme une virtuose (j’ai tenu 2 fois 10 minutes en 1 mois ;) ) or même ainsi, c’est oublier que le chemin n’est pas terminé. 

Si nous arrêtons de nous entraîner, nous ne pourrons plus atteindre les mêmes résultats.

Penélope Bagieu, l’immense dessinatrice des Culottées et de dizaines d’autres ouvrages, confessait dans un podcast que lorsqu’elle ne dessine pas pendant quelques jours, son trait est un peu « rouillé » au redémarrage.

Personne n’est talentueux sans aucun effort derrière.

C’est plus ou moins facile, et l’effort est plus ou moins agréable mais l’effort est toujours là or on cherche à se persuader qu’il y a un raccourci possible. Alors oui il est possible de devenir célèbre avec une vidéo qui fait le buzz et devient virale, ou avec la téléréalité, mais cela s’arrêtera très vite si derrière il n’y a pas une vraie démarche de développement et d’amélioration continue.

Et puis, à vous également de vous interroger sur votre propre définition de la réussite, sur ce que signifie une amélioration pour vous, de vous retourner pour regarder le chemin parcouru dans un domaine qui vous tient à cœur.

Comparez-vous à votre propre vous d’il y a quelques mois ou années, prenez conscience des étapes que vous avez franchies, de ce que vous avez appris ou développé.


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Et vous, à qui avez-vous tendance à vous comparer ?

Après cet article, comment souhaitez-vous développer une démarche plus vertueuse pour vous développer ?

 

RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES 

1) Dans cet épisode du gratin, Pauline Laigneau, la créatrice de Gemmyo, partage ses conseils : en l’occurrence, elle recommande de ne pas suivre des comptes et entreprises trop proches de soi.

2) J’ai découvert, après avoir écrit cet article, ce podcast qui parle de la comparaison intitulé Métamorphose et tenu par Anne Ghesquière.