Les cordonniers en vacances !

L’histoire des cordonniers les plus mal chaussés, en particulier l’été… Il y a quelques semaines j’ai eu un « entretien réseau » où j’ai très efficacement mis de côté tous les principes clés que j’aime recommander à mes clients : la parité, la préparation, ...Alors si vous avez des entretiens prochainement, vous pouvez prendre mon contre-exemple :)Depuis que je suis à mon compte il m’arrive de contacter des personnes via les réseaux sociaux avec qui j’aimerais interagir. Et plusieurs me répondent positivement. Cela a été le cas pour la personne que j’ai rencontré lors de cet entretien.

CE QUI N’A PAS FONCTIONNé

Prise dans mon souhait de lui prendre le moins de temps possible : j’expliquerai pourquoi juste après, je veux faire très vite et je me lance dans une explication des raisons qui font que je la contacte (en gros pour avoir son insight sur une offre que je souhaite lancer) et :

  • Je m’emmêle les pinceaux, je ne suis pas très claire
  • J’oublie de me présenter !

C’est elle qui m’interrompt en me demandant qui je suis finalement…. Glourps !Pour le reste de l’entretien, le ton est donné, j’essaie de me défaire de ce premier départ raté mais je ne me sens pas très à l’aise. Je donne le change mais c’est factice. J'ai l'impression que ce n'est pas mon vrai moi qui mène l’entretien.

LE CONCEPT DE PARITÉ

Pour cette personne que j’avais découvert via un podcast, une petite voix me disait que la contacter n’était pas totalement cohérent pour moi :

  • Je n’étais pas certaine qu’elle fût la bonne personne pour me donner des conseils par rapport à ma problématique
  • Elle appartient à un secteur que je connais mal
  • Pendant son interview, je l’avais trouvé un mix entre très sympathique et pas vraiment accessible

J’ai pourtant balayé cette hésitation d’un revers de main. J’ai pensé que je devais juste de me forcer un peu à sortir de ma zone de confort.Les éléments évoqués ci-dessus ont fait que lorsque le rdv est arrivé je ne me positionnais pas tout à fait en parité avec elle. C’était inconscient mais je me positionnais à un niveau inférieur à elle, j’avais le sentiment qu’elle me faisait un honneur d’accepter d’échanger avec moi.Dans le jargon de l’analyse transactionnelle, on parle de « positions de vie » qui indique l’estime que l’on a pour soi et pour l’autre  quand on interagit :  on peut se sentir "plus" ou "moins", "OK "ou "NON OK". Dans la situation présente, j’étais dans une situation "moins" pour moi et "plus"pour mon interlocuteur.Les circonstances ont accentué ce phénomène. Le matin même, elle arrive un peu en retard et m’avoue qu’elle n’avait pas noté notre rdv dans son agenda car elle ne consulte par toujours les messageries des réseaux sociaux . Elle a une très grosse réunion avec des clients importants d’ici 1h et elle a donc un temps limité à m’accorder.Elle le dit très gentiment et en est désolée mais partant déjà du sentiment qu’elle me fait une fleur de discuter avec moi, que son temps vaut plus que le mien, je me mets en mode « faire vite et efficace » et j’aboutis au résultat inverse évoqué plus haut.NOTE POUR PLUS TARD : M'assurer que je me positionne en parité quel que soit mon interlocuteur en face

LA PRÉPARATION

Préparer ce qu’on souhaite dire, être au clair avec les grandes lignes de son discours sans non plus l’apprendre par cœur, connaître son interlocuteur sont des choses simples qui me permettent d’être ensuite plus sereine pendant l'échange. C'est ce que je fais la plupart du temps. Pas cette fois-ci.Autant je m’étais renseignée sur la personne autant je ne me sentais pas à l’aise avec la raison pour laquelle je la contactais. J'avais un doute qu'elle soit la bonne personne pour répondre à mon interrogation. Au lieu de creuser ce point, je l’ai mis de côté. Comme si cela n’existait pas. La fameuse technique de l’autruche.En préparant plus sérieusement cet entretien, je pense que j’aurais pu me rattraper aux branches au moment où elle m’a annoncé que nous aurions moins de temps que prévu.NOTE POUR PLUS TARD : Bien préparer ce que j’attends de l’entretien, avec quoi je souhaite repartir et surtout clarifier les points d'ombre

CONCLUSION

Dans son podcast Nouvelle Ecole, Antonin Archer a plusieurs fois évoqué l’expression américaine,

« you’re either a fan or a friend »

et comment cela l’inspire pour se positionner vis à vis de personnalités invitées dans son poscast qu’il admire particulièrement. Cela lui évite d'apparaître comme un groupie et ainsi perdre le lien avec la personne.Il me semble en effet compliqué d’avoir un échange constructif et sincère si l’on ne se positionne pas au même niveau que notre interlocuteur. En coaching, je défends toujours ce principe de parité et ce, quel que soit le type d’entretien : entretien de recrutement, entretien annuel avec son boss, entretien commercial…L'entretien réseau ne fait pas exception. Comme il est moins formel, cela peut sembler plus facile voire naturel pour certains d'appliquer ce principe. Pour moi, cela été le contraire.NOTE POUR PLUS TARD : Commencer à me souvenir et à m'appliquer mes propres recommandations ! ;) 

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Et vous, c’était comment votre dernier entretien réseau ?

Avez vous fait l’expérience de ce principe de parité ?