Être à sa juste place professionnelle
Mon dada, c’est d’identifier la juste place professionnelle. Celle où vous vous sentez à votre place, comme une évidence. Ce job vous convient, vous vous épanouissez en le faisant, cela fait du sens pour vous. Comme un vêtement qui vous irait parfaitement. Comme lorsque Cendrillon essaye la fameuse pantoufle de verre.
persévérer avec application dans l’erreur
Lors de ma propre quête depuis mon adolescence pour savoir pour quel métier j’étais faite, je me suis souvent dit. « Là, cela ne me convient pas. » mais je ne l’ai pas réellement écouté.1) Dès le départ, ne pas accorder de crédit à son ressenti...Lors de mon premier stage en Ressources humaines dans le secteur des Telecom, j’étais responsabilisée, l’ambiance était jeune et sympathique mais je ne me sentais pas totalement à ma place. C’était intéressant, je voyais que j’apprenais sur de nombreux sujets, pourtant quelque chose ne collait pas totalement. J’en ai déduit que j’étais trop exigeante, après tout c’était mon premier vrai stage en entreprise. Nous avons parfois un vrai talent pour nous dire que notre avis n’est pas digne d’intérêt voire, est sans doute erroné.2) ... puis continuer à se dire que l'on n'a pas le droit de douter...Lors de mon stage de fin d’études, toujours en Ressources humaines, cette fois-ci dans le secteur bancaire, là je me suis sentie franchement en décalage, pas du tout à ma place.Par exemple, le stage concernait l’amélioration de la démarche de mobilité internationale. J’étais arrivée avec des idées de gestion de problématiques interculturelles, sujet qui m’a toujours passionné or on attendait de moi que je développe un tableau excel permettant de détailler à la fois le package financier total pour le futur expatrié et le coût global pour la banque.Le grand écart. L’accumulation d’éléments comme celui-ci où j’étais systématiquement à côté de la plaque m’avait fait en conclure que le secteur bancaire n’était pas fait pour moi.Quelques mois plus tard, à la fin de mes études, j’ai finalement intégré cette même banque, en me disant « pourquoi ne pas lui redonner sa chance ?». Cette deuxième chance a duré 9 ans.Toujours cette force incroyable pour ne pas s’écouter et se contraindre, une sorte de :
- Mais qui es tu pour décider de ta propre vie ?
- euh bah moi quand –même, c’est à dire que cela me concerne un petit peu…
- Chut, veux-tu ? Je ne veux plus t’entendre.
Lors de ces neuf années , je me suis toujours sentie à côté, en décalage tout en découvrant les différents métiers des Ressources humaines, en aimant profondément certaines parties de mon job et en me sentant totalement tiraillée par d’autres, voire malheureuse.Parmi mes collègues, j’ai rencontré des personnes géniales qui sont devenus des amis. Des personnes qui rendaient mon quotidien bien plus supportable et souvent agréable.En revanche, je ne me projetais pas. Le métier de DRH ne me faisait absolument pas rêver. Au départ, j’ai mis cela sur le compte du secteur puis j’ai réalisé qu’un poste de Responsable RH dans un tout autre secteur, dans une autre entreprise ne m’enthousiasmait pas plus.3) ... et réaliser tardivement que ces doutes avaient peut-être voix au chapitreFinalement depuis le début, je savais que je ne me sentais pas à ma place, que je n’arrivais pas à m’épanouir professionnellement mais j’essayais de me convaincre de persévérer (peut-être qu’avec un management différent ? peut-être avec de plus grandes responsabilités ? peut-être avec l’aspect international en plus ?).Cela fait un peu penser à la clé perdue évoquée par Paul Watzlawick dans Faites vous-même votre malheur où comment continuer à chercher au mauvais endroit pour être certain de ne pas trouver....Quand j’ai découvert le coaching et commencé à faire partie de l’équipe de coachs internes, ces quelques moments étaient une bouffée d’air frais, j’adorais ces instants, ces réflexions. Tout m’intéressait, me donnait envie.Avec du recul, je n’ai pourtant aucun regret sur ces années de questionnements et d’insatisfaction car j’ai aussi acquis des compétences qui me servent aujourd’hui, j’ai rencontré des personnes que j’apprécie énormément et en qui j’ai une totale confiance.Ce qui aurait pu m’aider en revanche est d’accepter clairement que cela n’était pas la place professionnelle qui me convenait , plutôt que de me culpabiliser, me sermonner ou me dire que je manquais de persévérance, et de tirer le meilleur parti de la situation en attendant d’identifier mon job de rêve et comment l’exercer.Pour certaines personnes, avoir un job ne doit pas nécessairement passer par « je me sens exactement là où je dois être ». Cela suffit déjà largement s’il leur permet d’avoir un bon salaire ou une sécurité de l’emploi ou un bon équilibre vie pro-vie privée.De mon côté, j’ai dû accepter que j’ai absolument besoin d’être à la bonne place pour donner le meilleur de moi, que mon job ne pouvait pas être alimentaire ou qu’il me convienne plus ou moins mais plutôt moins que plus.Si vous ressentez également ce tiraillement intérieur, cette interrogation régulière, ce sentiment de décalage par rapport à vos pairs alors il est peut-être temps d’écouter cette petite voix et d’en faire quelque chose ?
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Sur quoi pouvez vous agir dès aujourd’hui ? Vous allez faire quoi pour accorder à cette petite voix autant d’égards que celle que vous accordez à toutes vos peurs ?
Si vous le souhaitez, vous pouvez commencer par lire Faites vous-même votre malheur, cette petite perle de parodie et de second degré :Livre Faites vous-même votre malheur de Paul Watzlawick